CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU CONGO


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ASSASSINAT DU CARDINAL ÉMILE BIAYENDA ARCHEVÊQUE DE BRAZZAVILLE

vendredi 5 juin 2020

Le 7 mars 1970, l’abbé Émile Biayenda est nommé Archevêque coadjuteur avec droit de succession et est consacré à Rome, le 17 mai de la même année. Il succède à Monseigneur Théophile Mbemba, décédé le 14 juin 1971 à Brazzaville. Le 2 février 1973, il est créé Cardinal par le Pape Paul VI. En mai de la même année, de retour de Rome, la population chrétienne congolaise lui réserve, à Brazzaville, un accueil triomphal.

Mais la situation politique du pays est toujours sous l’emprise marxiste-léniniste. Le gouvernement congolais de l’époque, fortement marqué par cette idéologie, connaît une instabilité certaine du fait des rivalités internes dans le parti unique. Cela aboutit, le 18 mars 1977, à l’assassinat du Président de la République, Marien NGOUABI.

Il convient de rappeler que le 18 mars 1977, le Cardinal Biayenda s’entretient en début d’après-midi, avec le Chef d’État congolais, le Président Marien NGOUABI, sur des questions relatives à l’Église du Congo. Après l’entretien, le Cardinal retourne à son domicile. Et quelques heures après, le Président Marien NGOUABI est assassiné.

Le soir du 22 mars 1977, vers 17 heures, un véhicule Land-Rover s’arrête devant la résidence du Cardinal. Deux hommes en descendent et communiquent au Cardinal que le Comité Militaire du Parti désire l’entendre. Le Cardinal monte à bord de leur véhicule, qui prend la direction de l’État-Major de l’armée.

L’abbé Louis Badila qui suivait la Land-Rover, fait le témoignage suivant, que les lecteurs peuvent retrouver dans le livre d’Adolphe Tsiakaka «  Émile Biayenda, grandeur d’un humble  », Éditions du Signé’ 1999, de la page 137 à la page 139 : « A ce moment descend de l’État-Major, à toute allure, une voiture noire. Une 504. À la vue de la Land-Rover dans laquelle se trouve le Cardinal, elle fait volte-face.
L’homme qui s’y trouve fait signe au soldat en recherche des soit-disant renseignements sur le lieu de rendez-vous. Il lui parle. De quoi s’est-il agi ? On le saura quand ce soldat dictera à son complice, le conducteur, de prendre direction de Mpila. Je tente de les poursuivre. Mais l’embouteillage des voitures leur donnera de l’avance sur moi. Je les perds de vue
 ». Plus tard dans la nuit, les autorités du Comité Militaire du Parti annoncent à l’Abbé Louis Badila, Vicaire général, l’assassinat du Cardinal par ceux qui l’avaient enlevé.

Il nous laisse un message adressé à ses compatriotes peu avant sa mort, message de paix, en quelque sorte son testament et la conclusion de sa mission évangélique parmi nous : « A tous nos frères croyants du Nord, du Centre et du Sud, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus ; afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous »

 

 


 
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