DISCOURS D’OUVERTURE DU PRÉSIDENT DE LA CEC - I
mercredi 22 juillet 2020
PAROLES D’ÉVÊQUE N° 28
37ÈME ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE À BRAZZAVILLE,
DU 20 AU 26 AVRIL 2009.
Nous voici de nouveau conviés à ce grand rendez-vous ecclésial annuel où, sous la lumière de l’Esprit qui guide notre Église, nous essayons d’accomplir, de manière collégiale, notre tâche de discernement pastoral, afin que l’Église qui est au Congo soit de plus en plus fidèle à sa mission.
La dernière Assemblée Plénière de notre Conférence Épiscopale a été marquée par la célébration du 30e anniversaire de la mort de notre très cher Cardinal Émile BIAYENDA, dont la béatification devrait faire l’objet d’un engagement plus profond, plus décidé et plus méthodique de notre part. Elle avait aussi polarisé notre attention sur le prêtre, sa vocation et sa mission. Et depuis ce moment fort de la vie de notre Église, nous avons par la suite vécu ou connu des événements, à la fois, heureux et douloureux.
- Tout d’abord l’Assemblée Plénière de l’A.C.E.R.A.C sur la gestion des biens de l’Église où nous avons été invités à donner l’exemple d’une gestion rigoureuse au sein de nos structures et à faire preuve de beaucoup d’audace et de créativité dans la recherche de l’autosuffisance économique de nos Églises.
- Il y a eu la célébration du 125ème Anniversaire de l’Évangélisation de notre pays. Cette célébration a été un temps de grâce pour la prise de conscience des exigences du témoignage de foi d’espérance et d’amour que nous avons à porter à notre société :
« Chrétien Catholique du Congo avance au large dans ta foi » !
En cette circonstance, le Cardinal Ivan DIAS, Préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, qui avait honoré ce grand événement ecclésial de sa présence, avait déclaré dans son homélie : « En effet, c’est avec joie et satisfaction que nous constatons que l’Église en Afrique, et en particulier au Congo, est toujours vive, dynamique, engagée et en croissance continue, comme en témoigne l’augmentation constante des Ouvriers Apostoliques autochtones, l’avancée du processus d’inculturation, la floraison des vocations à la vie sacerdotale et religieuses, la mise en place des structures pastorales et l’organisation des Diocèses, l’engagement important de tant de laïcs, surtout des catéchistes, dans le champ de l’Évangélisation.
On doit cependant reconnaître avec honnêteté et humilité que nous devons encore beaucoup travailler afin que la foi de nos chrétiens soit plus solide et plus limpide, et que leur témoignage soit encore plus approfondi et plus fidèle à Jésus-Christ. C’est exactement en cela que se pose concrètement, aujourd’hui, le défi de la mission évangélisatrice de l’Église qui est au Congo ».
- C’est dans le cadre de ces mêmes célébrations que nous avons eu la joie d’accueillir le nouvel Évêque de Ouesso, Mgr Yves Marie MONOT.
- Il y a eu aussi le Synode sur la Parole qui, au niveau de l’Église universelle, nous a tous fait prendre une conscience plus vive de la place éminente de la parole de Dieu dans la vie et la mission l’Église, au niveau personnel comme au niveau communautaire. Le synode a par ailleurs coïncidé, chez nous, avec la mise en place et en route de l’apostolat biblique structuré.
- Il faut enfin signaler que notre Assemblée Plénière se tient alors que l’ Église qui est en Afrique se prépare au Synode sur sa mission de réconciliation, de justice et de paix sur le continent.
Tout cet environnement d’événements passés et futurs ne peut pas ne pas stimuler notre réflexion et l’enrichir, pourvu que nous en tirions profit au maximum.
Mais d’autre part nous avons aussi connu les douloureux événements de la mort et des funérailles de notre regretté Mgr. Ernest KOMBO, que le Seigneur a rappelé à Lui, après qu’il ait assumé de graves et lourdes responsabilités dans notre pays et dans notre Église. Il y a encore des blessures que nous avons tous le devoir, dans la lucidité de la foi, dans le courage de l’espérance et dans l’audace de l’amour, d’assumer, de panser et de guérir, afin que tout cela porte des fruits en abondance pour l’avenir de notre Église et, partant, de notre pays.
Aujourd’hui nous voulons reprendre la réflexion, amorcée l’an dernier sur le prêtre. La raison profonde d’une telle reprise est de parvenir à des conclusions et à des décisions concrètes et pratiques, susceptibles d’aider les prêtres que nous sommes, à être fidèles à notre vocation et à notre mission, à nous engager sur le chemin de notre sanctification, qu’on peut et doit considérer comme étant l’horizon normal de notre vie, puisque, selon la prière d’ordination, c’est l’Esprit de sainteté qui est répandu au plus profond de nous-mêmes.
Étant en Église, c’est de la part de toutes les composantes du Peuple de Dieu que nous devons attendre des contributions à notre réflexion, car l’impact de la qualité de vie du prêtre ne peut pas ne pas marquer l’ensemble de la vie du Peuple de Dieu. C’est avec beaucoup d’espérance et dans l’action de grâce que nous voulons encore aborder cette question :
- Action de grâce pour les perles de générosité, de courage, de renoncement qui brillent dans la vie de beaucoup de prêtres au Congo ;
- Espérance fondée sur la conviction que malgré nos fragilités, l’Esprit nous donnera la force et la volonté de « raviver le don que nous avons reçu par l’imposition des mains ». (2Tim, 1,6s).
Que le Seigneur bénisse nos travaux et donne à notre Église un élan renouvelé pour l’annonce de l’Évangile par la Parole, mais surtout par le témoignage de vie, étant donné qu’aujourd’hui, plus que jamais, on porte plus attention aux témoins qu’aux maîtres.
Sur ce je déclare ouverts les travaux ce la 37ème Assemblée Plénière de la Conférence Épiscopale du Congo.
Mgr. Louis PORTELLA-MBUYU Évêque de Kinkala,
Administrateur Apostolique d’Owando,
Président de la Conférence Épiscopale du Congo.