PAROLES D’ÉVÊQUE N° 24

35^ÉME ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE À Brazzaville,
DU 16 AU 22 AVRIL 2007

LA QUESTION SOCIALE : LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ

Évêques et Ordinaires du Congo, accompagnés de leurs Vicaires Généraux ou Épiscopaux, se sont réunis à Brazzaville, chez les Sœurs des Sacré-Cœur de Jésus et Marie, du 16 au 22 avril 2007, pour la tenue de la 35^ème Assemblée Plénière annuelle de la Conférence Épiscopale du Congo (CEC), sous le thème :«  La Question sociale au Congo : lutte contre la pauvreté  ».

La cérémonie officielle d’ouverture a eu lieu lundi 16 avril 2007, à partir de 15 heures 30 minutes, autour d’une célébration eucharistique à la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville. Elle s’est poursuivie dans la salle de la catéchèse pour les allocutions d’usage et a pris fin par un apéritif offert dans les jardins de l’Archevêché aux nombreux hôtes, parmi lesquels, les membres du Bureau du Conseil National pour l’Apostolat des Laïcs du Congo (CNALC), engagés dans la préparation de la 3ème Assemblée Générale du laïcat congolais qui s’ouvre dimanche 22 avril 2007, au cours de la même messe de clôture de la 35ème Assemblée Plénière de la Conférence Épiscopale du Congo.

Ces cinq (5) journées de travail intense ont constitué le prolongement et l’achèvement nécessaires de la réflexion sur la mission de l’Église dans notre société congolaise, commencée lors de l’Assemblée Plénière qui s’est tenue à Brazzaville, du 18 au 24 avril et du 18 au 22 mai 2005. Son thème était alors : « La Mission de l’Église dans la Société congolaise : dimension sociale de l’Évangile - Vous serez mes témoins » (Ac 1,8).

La Conférence Épiscopale du Congo s’est intéressée cette année au thème de « la question sociale au Congo : lutte contre la pauvreté », sur la base de la Parole biblique : « Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder » (Gn 2,15). En effet, le Livre de la Genèse nous rappelle que le Créateur a confié la terre à l’homme, pour la « cultiver » et la « garder ».

Les croyants agissant au sein des diverses réalités de ce monde contribuent à réaliser ce projet divin universel. C’est le motif pour lequel l’Écriture parle de « dominer », indiquant ainsi une hiérarchie et un service : une hiérarchie, parce que l’homme est premier, avant toutes les créatures ; un service, parce que les choses servent à l’homme.

D’où la réflexion de la CEC sur la question sociale, prenant appui sur les principes fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église qui, en fait, ne se situent pas au même plan : le principe de la dignité de la personne humaine est le principe sur lequel reposent les autres que sont : le bien commun, la destination universelle des biens, la subsidiarité - considérée comme une des directives les plus constantes et les plus caractéristiques de la doctrine sociale de l’Église - et la solidarité.

Ces principes sont le gage d’une gestion juste et équitable des ressources naturelles et de la protection de la création et de l’environnement, dans la lutte contre la pauvreté, conscients du fait que : « La dégradation de l’environnement rend insoutenable, en particulier, la vie des pauvres de la terre (...) Pour ces derniers, la dégradation de l’environnement est un facteur critique, qui rend insoutenable des situations de vie déjà extrêmement fragiles » (Pape Benoît XVI, le dimanche 27 août 2006, à l’occasion de la Journée pour la Protection de la Création, célébrée le 1er septembre par l’Église en Italie).

Fidèle à sa mission prophétique au Congo, et éclairée par la Parole de Dieu sur le don et la beauté de la Création, la CEC s’est engagée dans cette réflexion, édifiée par le fait que : «  Parce qu’il a cette dignité humaine incomparable, l’homme ne peut vivre dans des conditions de vie sociale, économique, culturelle et politique infra-humaines. Voilà le fondement théologique du combat pour la dignité humaine, pour la justice et la paix sociale, pour la promotion humaine, la libération et le développement intégral de l’homme et de tout homme. Voilà aussi pourquoi, du fait de cette dignité, le développement des peuples - au sein de chaque Nation et dans les relations internationales - doit se réaliser de façon solidaire » (EIA, n° 69, § 3).

La connaissance de la situation s’impose. Un simple relevé des données ne suffisant pas, la Plénière de la CEC a connu, dans sa phase initiale, deux journées de Session spéciale avec divers experts, les mardi 17 et mercredi 18 avril, marquée par des exposés, débats, réflexions et approfondissements, notamment sur :

1. La question sociale de la lutte contre la pauvreté, à la lumière de la doctrine sociale de l’Église ;

2. La question des prochaines élections législatives dans notre pays ;

3. La dégradation de l’environnement et la pauvreté au Congo ;

4. La question sociale au Congo et les axes prioritaires du SSRP ;

5. L’EMI et les assurances sociales obligatoires : point de vue de la CNSS ;

6. La question de l’Opus Securitatis et les assurances commerciales : point de vue de NSIA-Vie Congo-Assurances ;

7. La restitution de l’enquête sociale sur la pauvreté, menée par Caritas-Congo et « Justice et Paix ».

Diverses initiatives importantes sont déjà à l’étude et devraient rentrer dans leur phase de réalisation dans les prochains mois, notamment la mise en place d’un Bureau d’études doctrinales et la constitution d’un Fonds de Pension retraite du Clergé congolais, sous la dénomination « Fonds de Pension Opus Securitatis, au sein de la Conférence Épiscopale du Congo », en sigle : FONPOS/CEC.

Cette session initiale a permis à nos Évêques et Pasteurs de réfléchir sur les vraies causes du phénomène de la pauvreté dans notre société congolaise et d’instruire le Peuple de Dieu, sur la base des données de l’enquête sociale sur la pauvreté, réalisée par les Commissions Épiscopales « Justice et Paix » et Caritas. Les fruits de leurs travaux ont fait l’objet d’un Message des Évêques au Peuple de Dieu sur la lutte contre la pauvreté.

Au début des travaux, la Conférence Épiscopale du Congo a envoyé un message au Très Saint-Père, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI et imploré Sa Bénédiction Apostolique, pour le bon déroulement de ses travaux.

La messe de clôture a eu lieu dimanche 22 avril 2007, à partir de 9 heures 30 minutes, en la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville. Au cours de cette même messe, les Évêques ont :

• Lancé «  l’Année du Cardinal Émile BIAYENDA  », en cette 30^ème Année de sa mort ;
• Ouvert la 3^ème Assemblée Générale du Laïcat Congolais - suivie d’un apéritif et d’un repas offerts aux nombreux invités, dans les Jardins de l’Archevêché.

Le Secrétaire Général de la CEC.