CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU CONGO


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MESSAGE DES ÉVÊQUES AUX OUVRIERS APOSTOLIQUES : MAI 1987

vendredi 16 mars 2012

ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DE LA CEC
Brazzaville, du 27 avril au 3 mai 1987

1. Par « Ouvriers Apostoliques » nous entendons les Prêtres, les Diacres, les Religieux, les Religieuses, tous les Laïcs, hommes et femmes, qui s’adonnent de façon admirable à l’œuvre de l’évangélisation. Cependant, le présent document, s’adresse spécialement aux Prêtres, Diacres, Religieux et Religieuses.

2. Notre Seigneur Jésus-Christ a été envoyé par son Père (LG 3 ; 23-28). Cette mission du Père Lui donne à son tour, le droit d’envoyer les Apôtres (Mt 28, 19-20). L’Église , à la suite de son divin Fondateur, agit de la même façon, par les Évêques. Personne, dans l’Église , ne peut remplir une mission, ne peut exercer une fonction, ne peut réaliser un travail reconnu, sans être envoyé par l’Évêque ou par ceux que lui-même a délégués, et qui travaillent sous son autorité. Pour plus de clarté, l’envoi doit faire l’objet d’un document écrit comprenant :

a- Nom et prénom de celui ou de celle qui envoie ;
b- Nom et prénom de celui ou de celle qu’on envoie ;
c- Lieu où se fait l’envoi ;
d- Date de l’envoi ;
e- Durée de la mission ;
f- Nom et contenu de cette mission ;
g- Lieu où doit être exercée la mission, la fonction.

Le document sera établi en quatre exemplaires : un pour celui qui envoie, un pour les archives de celui qui envoie, un pour celui qui est envoyé, un pour celui à qui on envoie.

3. Le champ du Seigneur, c’est le monde ; et c’est également l’Église . Celui qui envoie détermine le travail à réaliser. Ce travail peut être plus ou moins précis, mais il est clairement exprimé. C’est sur cette base que se concrétise l’échange, le dialogue apostoliques. Celui qui envoie peut, de temps en temps, donner des ordres, des orientations, des directives dont l’envoyé doit nécessairement tenir compte. L’unité entre l’Évêque et l’Ouvrier Apostolique est nécessaire pour la bonne réalisation du travail apostolique.

4. L’engagement dans le travail apostolique repose sur le témoignage de vie et sur la compétence. Chaque Ouvrier Apostolique a le devoir de se regarder et de conformer sa vie à l’Évangile qu’il médite et qu’il prêche. La compétence suppose une formation précise. Un travail efficace doit se faire selon certaines conditions, certaines exigences, certaines lois, certaines traditions ; le tout étant orienté vers un but précis : la vie éternelle (Jn 3, 16). La formation est exigeante ; elle se fait selon des normes bien déterminées, même si elle suppose souplesse, recherche et modifications.

5. Tout baptisé peut devenir Ouvrier Apostolique, à condition de passer par les étapes fixées par l’Église. Le chrétien ou la chrétienne qui se sent appelé par le Seigneur le dit à son curé ou à ses parents : c’est la première étape. Le curé et la communauté paroissiale représentée par des personnes désignées soumettent le candidat à un test de vie communautaire et d’engagement apostolique, à un contrôle intellectuel, allant généralement d’un an à trois ans : c’est la deuxième étape.

Si le test est jugé satisfaisant, le candidat est présenté aux personnes chargées officiellement des maisons de formation en vue de l’engagement dans la vie sacerdotale ou religieuse. C’est généralement la troisième et dernière étape. A l’issue de chaque étape, il y a admission ou réorientation.

6. À chaque étape, le candidat à la formation reçoit un titre, accepte librement un programme de formation par étapes, un statut avec des droits et des devoirs, des lois et des sanctions. Les formateurs attendent de lui disponibilité, franchise, obéissance dans le contexte d’un dialogue adapté et bien compris. Des contrôles de toutes sortes peuvent intervenir, pour voir l’évolution du candidat ou de la candidate. Une fois passé ce temps de formation, la candidate ou le candidat jugé apte est appelé, reçu officiellement et confirmé dans la mission à laquelle il a été préparé.

7. Cette formation demande des formateurs capables, formés éprouvés, reconnus. La formation des formateurs, comme toute formation sérieuse, est une question qui exige courage et sacrifices. Pour bien l’aborder, l’Église doit la situer dans le contexte d’une pastorale d’ensemble réaliste, où les priorités sont judicieusement étudiées, définies, décidées, diffusées et appliquées, une Église n’est vraiment crédible et prise au sérieux que si elle en arrive là. En effet, c’est à ce niveau des formateurs que la dépendance vis-à-vis de l’étranger se fait le plus dramatiquement sentir, si nous manquons de courage et de précision sur un programme réaliste, à court et à long terme à la fois, nous risquons de nous trouver bloqués par des départs plus ou moins inattendus et par le vieillissement du personnel.

8. Le Christ est venu pour rassembler les enfants de Dieu dispersés ; Il a prié pour que les disciples soient un. L’Église est le sacrement de l’unité du genre humain. Elle ne peut vraiment réaliser sa mission d’unité dans le monde que si elle est elle-même unie ; unie dans le Christ et autour du Christ, ainsi qu’autour de ses Pasteurs que sont les Évêques. Nous réaffirmons donc que l’unité des Ouvriers Apostoliques autour de leurs Évêques est nécessaire ; cette unité complexe qui passe, en général, selon les diverses circonstances par le Curé de la paroisse, Évêque, la Conférence Épiscopale, et enfin le Pape. En dehors de ce contexte, ou on travaille mal, ou on travaille en vain.

9. L’unité est nécessaire pour instaurer le partage des joies et des peines, avec les Confrères, dans le ministère. Cette idée, admise de plus en plus par les membres de l’Église , passe progressivement dans les faits. Et c’est vraiment bénéfique : en effet, le partage avec les autres nous aide à améliorer notre agir et, à partir de nous, les autres pourront peut-être arriver avec bonheur à modifier leurs méthodes de travail. Le partage nous permet de constater que nous ne sommes pas les seuls à souffrir ou à nous réjouir.

C’est toujours tonifiant de voir ou d’apprendre tout ce qui se fait de bien dans l’Église , dans un contexte permanent de reproduction de la vie du Christ mort et ressuscité. Aujourd’hui, c’est la joie ; demain, c’est la tristesse et vice-versa. Ici, c’est la tristesse, là-bas c’est la joie et vice-versa. Tout cela, vécu dans l’unité et l’échange, permet de travailler courageusement et avec sérénité jusqu’au retour du Christ qui ne nous laisse jamais seuls.

10. En travaillant dans le champ du Seigneur, chacun évitera de ne se laisser guider que par son intuition ou par ce qui lui plait. L’Ouvrier Apostolique devra suivre les orientations pastorales et les décisions de l’Évêque. Il favorisera la circulation normale et régulière des informations.

D’où la nécessité d’une équipe fiable autour de l’Évêque, pour l’aider à assurer sa charge pastorale. Après les informations et les avis reçus, l’Évêque, pour remplir convenablement sa mission et prendre les décisions qui s’imposent, doit avoir les mains libres. Les Ouvriers Apostoliques sont priés de faire preuve de disponibilité et accepter d’aller au poste que l’Évêque décidera de leur confier. C’est un point important pour la réussite du travail pastoral dans l’Église . Rien ne pourra marcher comme s’il y avait été nommé à vie. Le travail d’ensemble marchera mieux si chacun accepte d’aller où l’Évêque l’envoie.

11. Ce lien à l’Évêque est nécessaire pour sauvegarder le caractère catholique de l’Église. C’est par l’Évêque que se réalise concrètement le rattachement à l’Église universelle qui, à la fois, donne et reçoit ; dans le monde entier l’Église est partout chez elle. Elle recueille les richesses de chaque peuple et en fait son bien propre. Son message doit être réellement et efficacement annoncé à tous selon le génie culturel de chaque peuple (LG 13).

12. Si le message de Jésus-Christ est annoncé comme il faut ici au Congo, il doit se présenter comme celui qui est annoncé partout dans le monde, mais incarné dans le contexte particulier du Congo ; pour cela, nous devons tous nous atteler au travail de l’inculturation dans lequel les Ouvriers Apostoliques congolais et africains ont un rôle particulier et irremplaçable. Tous les Ouvriers Apostoliques ont à prendre conscience de cette exigence impérieuse. Les domaines auxquels nous pensons spécialement sont ceux de la pastorale, de la catéchèse, de la liturgie et des sacrements (LG 12- 13 ; GES 53-62).

13. Sur la base de tout ce que nous venons de dire, nous demandons à tous les Ouvriers Apostoliques travaillant sur l’ensemble de la République Populaire du Congo, d’accorder un peu plus d’attention à ce que nous leur disons et écrivons. Nous rappelons ici le Message de Loubomo, qui n’a pas fini d’être exploité, pour le bien de notre peuple. Nous avons à nous organiser pour mieux prendre soin du troupeau que le Seigneur nous a confié ; il est nécessaire que nous puissions nous connaître avec toutes nos capacités.

14. Que l’Esprit Saint féconde notre ministère et que Marie, Reine des Apôtres, accompagne notre Apostolat, particulièrement en cette année qui lui sera consacrée.

 

Les Évêque du Congo

1. Mgr. Barthélémy BATANTU, Archevêque de Brazzaville, Président de la CEC. ;
2. Mgr. Georges-Firmin SINGHA, Évêque D’Owando ;
3. Mgr. Hervé ITOUA, Évêque de Ouesso ;
4. Mgr. Ernest KOMBO, Évêque de Nkayi, Administrateur. Apostolique de Pointe-Noire ;
5. Mgr. Anatole MILANDOU, Évêque Auxiliaire de Brazzaville.

 

 


 
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