Lettre pastorale de son Excellence Monseigneur Louis PORTELLA MBUYU, Évêque du Diocèse de Kinkala, face à la crise qui sévit dans le Département du Pool
mardi 8 novembre 2016
« Espérons contre toute espérance » (cf. Rm 4,18).
1. Cette plainte que le Prophète Habaquq adresse à Dieu, chacun de nous peut la faire sienne, en ce temps de dures épreuves que nous sommes en train de subir.
En effet, après un court temps de répit, nous voilà de nouveau plongés dans des tribulations à peine tolérables pour une personne qui a du cœur. Nous voilà encore une fois ballotés, terrorisés, et ce par nos propres fils, par nos propres frères. Comme si, ce genre d’épreuves devait, à un rythme régulier, faire partie de notre destin.
Oui, la tentation est grande de croire à un abandon de la part du Seigneur, de nous sentir livrés à notre triste sort, sans aucun recours. Mais de telles pensées ne correspondent pas à ce qu’est le Seigneur Dieu pour nous, Lui qui est un « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » (Ex 33, 6), comme Il l’a fait comprendre à Moïse. C’est aussi ce qu’il nous rappelle, par le prophète Isaïe en ces termes :
« Sion avait dit : "le Seigneur m’a abandonné, le Seigneur m’a oublié".
Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oublieraient, Moi, je ne t’oublierai pas. Vois, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains »
(Is 49, 14-16).
2. Ne nous laissons donc pas entraîner au découragement, encore moins au désespoir.
Une certitude, en effet, doit nous habiter et nous fortifier : Dieu nous aime, car nous sommes ses enfants, comme tous nos autres frères et sœurs du pays. L’Apôtre Jean nous le rappelle dans sa première lettre :
« Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes » (1jn 3,1).
Certes, les épreuves, les souffrances, les malheurs demeurent toujours un mystère pour nos intelligences humaines. Mais pour nous, les croyants, ce qui est sûr c’est que " Dieu est Amour " (1jn 4, 8). Il l’est de toute éternité. Il est donc, comme nous aimons le dire parfois : " toujours le même : hier, aujourd’hui et demain ". Dans sa providence, Il sait faire tout concourir au bien de ses enfants, ainsi que le dit l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains :
« Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, Lui-même fait tout contribuer à leur bien » (Rm 8, 28).
Saint Augustin, fils de sainte Monique, affirme lui aussi :
« Dieu, le Tout-Puissant (...), puisqu’il est souverainement bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres s’il n’était assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal lui-même ».
Et notre Catéchisme Catholique commente en ces termes :
« Ainsi, avec le temps, on peut découvrir que Dieu, dans sa providence toute-puissante, peut tirer un bien des conséquences d’un mal, même moral, causé par ses créatures » (Catéchisme de l’Église Catholique, n°312).
3. Ne nous laissons donc pas entraîner au découragement, encore moins au désespoir.
Une certitude, en effet, doit nous habiter et nous fortifier : Dieu nous aime, car nous sommes ses enfants, comme tous nos autres frères et sœurs du pays. L’Apôtre Jean nous le rappelle dans sa première lettre :
« Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes » (1jn 3,1).
Certes, les épreuves, les souffrances, les malheurs demeurent toujours un mystère pour nos intelligences humaines. Mais pour nous, les croyants, ce qui est sûr c’est que " Dieu est Amour " (1jn 4, 8). Il l’est de toute éternité. Il est donc, comme nous aimons le dire parfois : " toujours le même : hier, aujourd’hui et demain ". Dans sa providence, Il sait faire tout concourir au bien de ses enfants, ainsi que le dit l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains :
« Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, Lui-même fait tout contribuer à leur bien » (Rm 8, 28).
Saint Augustin, fils de sainte Monique, affirme lui aussi :
« Dieu, le Tout-Puissant (...), puisqu’il est souverainement bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres s’il n’était assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal lui-même ».
Et notre Catéchisme Catholique commente en ces termes :
« Ainsi, avec le temps, on peut découvrir que Dieu, dans sa providence toute-puissante, peut tirer un bien des conséquences d’un mal, même moral, causé par ses créatures » (Catéchisme de l’Église Catholique, n°312).
Voilà pourquoi, comme nous le dit l’auteur de la lettre aux Hébreux, « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus qui est à l’origine et au terme de notre foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, Il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et II siège à la droite du trône de Dieu » (He 12,1-2).
Donc, en suivant ce conseil de l’Apôtre qui nous redit :
« Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Rm 12, 21), nous devons nous interroger : Que pouvons-nous faire ? Que devons-nous faire ?
Tout d’abord, nous devons ” prier sans relâche, sans jamais nous décourager " (Lc 18,1).
Oui, prier avec la certitude que Dieu nous donnera la paix que nous recherchons, Lui qui, justement, " n’est pas un Dieu de désordre (encore moins de violence), mais un Dieu de paix ” (1Co 14, 33).
Et dans cet élan de prière, d’intercession fervente, et pour sa plus grande efficacité, le Seigneur nous demande de libérer notre cœur de toute rancœur, de toute haine, et de pardonner :
« Quand vous vous tenez en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est aux deux vous pardonne aussi vos fautes » (Marc 11, 26).
Oui, tout en exigeant que la Justice accomplisse son devoir, selon ses règles, nous sommes invités à ne jamais entretenir des sentiments de vengeance.
Bien au contraire, nous avons à prier pour tous ceux qui sont causes de nos souffrances. Jésus nous dit, en effet :
« Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux deux » (Mt 5,44-45).
4. Nous devons aussi, en même temps, nous engager, avec beaucoup de lucidité et le souci de la vérité, dans une grande réflexion, pour découvrir les racines profondes de ce phénomène, source de toutes ces situations tristes et douloureuses que nous vivons. Quelle en est la genèse ? Quels sont les facteurs qui ont joué et qui jouent encore dans son développement et sa persistance ?
5. Nous devons enfin, dans un sursaut d’espérance et d’amour, avec beaucoup d’audace et de courage, envisager ensemble des mesures à prendre, afin de ne plus "prêter le flanc" à ce genre de mésaventures et, surtout, afin de nous engager dans un relèvement communautaire et solidaire, sur tous les plans : économique, social et culturel. Il y a par exemple des initiatives à prendre pour éviter le désœuvrement de nos jeunes, source facile de dérives civiques et morales.
Comme l’a dit le Seigneur par le Prophète Ézéchiel au chapitre 37, les ossements même desséchés peuvent reprendre vie, grâce à la puissance de " l’amour de Dieu qui a été versé dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné " (Rm 5, 5).
Bref, si " rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur " (Rm 8, 39), alors levons-nous, redressons la tête, " espérons contre toute espérance " comme notre père Abraham (Rm 4,18).
Vous devez aussi souffrir de l’absence de vos pasteurs dans certaines paroisses, à cause de la situation délicate que vous connaissez bien. Nous prions tous pour que la sécurité soit mieux garantie et qu’ils vous reviennent.
Bref, " Que la paix soit avec les frères, ainsi que l’amour et la foi, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ " (Ep 6, 23).
Que Dieu nous bénisse !
Que la Vierge Marie, reine de la paix, nous couvre tous du manteau maternel de son intercession.
Mgr Louis PORTELLA MBUYU
Évêque de Kinkala