MESSAGE À LA NATION DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU GABON
lundi 12 septembre 2016
B.P. 2146 LIBREVILLE
GABON
MESSAGE A LA NATION
Chers filles et fils de Dieu,
Femmes et Hommes de bonne volonté.
« Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ! » (Ps 132, 1).
1. Le 02 de ce mois, il y a une semaine, au nom de la Conférence Épiscopale du Gabon, l’Archevêque de Libreville donnait un message qui — rappelant d’abord ceux adressés « dans le but d’aider à prévenir les crises post-électorales avec les débordements regrettables que nous connaissons aujourd’hui » — demandait « à toutes les forces vives de la Nation…à se ressaisir pour une sortie imminente de la crise » (n.1). Malheureusement ce message, comme beaucoup d’autres avant, n’a pas été écouté et traduit dans les comportements concrets.
2. Au contraire, nous observons une regrettable escalade de la violence verbale et physique. Cette attitude ne facilite pas le dialogue pour la paix.
3. « Nous rappelions que l’élection présidentielle du 27 août 2016 vaudra au Gabon son sérieux, sa crédibilité et sa respectabilité au niveau national et international ». (n.2)
4. En même temps, nous disions que le manque de vérité dans le jeu démocratique et le non-respect des Droits de l’Homme, ont servi de terreau aux crises politiques. Et en citant le Pape Benoît XVI : « Le non-respect de la Constitution Nationale, de la loi ou du verdict des urnes, là où les élections ont été libres, équitables et transparentes, manifesterait une défaillance grave dans la gouvernance et signifierait un manque de compétence dans la gestion de la chose publique » (Africae Munus, 81, ivi).
5. « La situation post - électorale actuelle plonge une fois de plus notre pays dans une crise aigüe et multiforme. Cette crise a un impact négatif sur la société, et ses manifestations sont désastreuses, créant un malaise généralisé » (n.3).
6. Forts de tout cela, nous venons encore faire appel au bon sens, au patriotisme, au réalisme face à la vérité des faits, au sens de responsabilité de tous et de chacun, devant Dieu, devant le peuple, devant la conscience de chacun, et devant le monde entier qui nous regarde avec attention.
7. C’est pourquoi nous lançons un vibrant appel à tous les gabonais et gabonaises, à la Société Civile, et particulièrement aux Responsables politiques du Pouvoir et de l’Opposition, aux membres de la CENAP, au Ministère de l’Intérieur, à la Cour Constitutionnelle, ainsi qu’aux Forces de Défense et de Sécurité, de mettre tout en œuvre pour que la vérité issue des urnes, et objectivement vérifiable, soit respectée par tous et chacun.
8. On évitera ainsi tout ce qui peut entrainer davantage de violence avec perte de vies humaines et destruction des biens privés et publics. Sans ce respect, à quoi servirait-t-il d’organiser des élections et d’y participer ?
9. C’est ce cri de « justice et de paix, d’amour et de vérité » (Cf. Ps 84,11) : fondements de la réconciliation et de l’unité nationale, que lance, une fois encore avec force, insistance et confiance, l’Église Catholique au Gabon, à la face de la Nation et du monde entier.
10. À nouveau, « Nous exhortons tous les chrétiens et tous les croyants à la prière, pour que notre pays retrouve la paix et la sérénité » (n.12).
11. « Dieu qui es notre force dans la faiblesse et notre consolation dans la misère, relève l’espérance de notre pays, le Gabon : Qu’il sorte grandi de ses épreuves, et reprenne souffle en ton amour » (Cf. Missel Romain).
12. Que Dieu tout-puissant et plein d’amour bénisse le Gabon et ses habitants : qu’Il fasse habiter en vos cœurs la sagesse, qu’Il dispose vos jours dans sa paix et vous accorde les bienfaits de sa bénédiction qui mène au salut. Amen.
+ Basile MVE ENGONE
Archevêque Métropolitain de Libreville
+ Mathieu MADEGA LEBOUAKEHAN
Évêque de Mouila, Président de la C.E.G