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La centième audience générale du pape François

jeudi 27 août 2015

Pape François

Centième audience générale du Pape François ce mercredi matin place Saint-Pierre. Avant de lancer un appel pour une participation active des catholiques à la journée de prière pour la sauvegarde de la Création, le 1er septembre prochain, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur la famille avec cette fois, une réflexion sur la prière en famille.

Qui n’a jamais regretté : « je n’ai pas de temps pour prier ». Un regret« sincère » car « le cœur humain recherche toujours la prière ». Pour y parvenir, prévient le Pape, il faut « cultiver dans son cœur un amour chaud pour Dieu, un amour affectif ». Il faut voir Dieu, non seulement comme le Tout-Puissant, mais aussi comme « une caresse qui nous tient en vie, dont rien, pas même la mort, ne peut nous détacher ». Ce n’est qu’ainsi que « nous nous sentons heureux », car Dieu nous « accompagne sur le chemin de la vie, il nous protège et nous aime ».

« La prière nous aide à sortir des obsessions d’une vie où nous manquons toujours de temps, elle aide à retrouver la paix des choses nécessaires et à découvrir la joie des dons inattendus. » Citant l’exemple de Marthe et Marie, le Saint-Père a encouragé la redécouverte de l’harmonie des rythmes de la famille : la beauté de la fête, la sérénité du travail et l’esprit de prière. Tout en reconnaissant que la gestion du temps en famille est compliquée au milieu de l’agitation et des préoccupations quotidiennes, il a demandé aux parents d’enseigner à leurs enfants le signe de croix et de prier au moment de se mettre à table, midi et soir. Et de se féliciter que les mères apprennent à leurs enfants à envoyer un baiser à Jésus ou à Marie. « En cet instant, le cœur des enfants se transforme en un lieu de prière, c’est un don de l’Esprit Saint »souligne François. Et ce don, « c’est en famille que l’on apprend à le demander et à l’apprécier ».

« Le cœur humain recherche toujours la prière même sans le savoir, et il ne connaît pas la paix s’il ne la trouve pas, la prière est un langage d’amour affectif qui nous touche, nous émerveille et nous attendrit. Elle surgit de l’écoute de Jésus, de la familiarité avec sa parole. Quand l’esprit de prière nous habite sans cesse, et quand Dieu est affectueusement présent à toutes nos pensées, comme une caresse qui nous tient en vie, alors nous sommes heureux en sa présence. Ainsi tout devient prière, alors que, sans affection pour Dieu, les paroles mêmes de la prière ne réchauffent pas la vie. »

C’est alors que « le temps de la vie de famille toute entière se trouve dans le sein de l’amour de Dieu et cherche spontanément le temps de la prière ». Malgré les occupations quotidiennes, certains réussissent pourtant « à résoudre une équation que même les grands mathématiciens ne savent pas résoudre » et font en 24h ce qui se ferait en 48h.

« L’esprit de la prière ramène le temps à Dieu, il sort de l’obsession d’une vie à laquelle il manque toujours du temps, il retrouve la paix des choses nécessaires et découvre la joie des dons inattendus ». Pour cela, le Pape a rappelé deux choses essentielles : lire un passage de l’Évangile chaque jour et apprendre aux enfants à faire le signe de la croix .« L’Évangile lu et médité quotidiennement est comme un bon pain qui nourrit leur cœur de chacun. »

Trois millions de pèlerins

L’audience générale de ce mercredi 26 août constituait aussi la centième du pape François. Voilà une bonne occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur… Selon la Préfecture de la Maison pontificale, depuis son élection en mars 2013, le pape François a ainsi « rencontré » trois millions de pèlerins à Rome dans le cadre des audiences générales, des angélus et des audiences spéciales.

La tradition de l’audience générale avait été initiée en 1925 par le pape Pie XI. Chaque pape l’a abordée avec son style propre. Jean-Paul II avait présenté par exemple, au début de son pontificat, un enseignement sur quatre ans consacré à la théologie du corps, délivrant un véritable corpus doctrinal sur la sexualité et la complémentarité homme-femme. Benoît XVI, lui, délivrait généralement un enseignement de niveau universitaire sur les grands saints et les figures de la théologie, notamment les Pères de l’Église.

Après avoir proposé plusieurs cycles sur les fondements de la vie chrétienne (les sept sacrements, les sept dons de l’Esprit saint, ou encore une série de catéchèses sur l’Église), le pape François s’est, lui, concentré ces derniers mois sur les joies et les souffrances de la vie en famille, abordant des thèmes très concrets comme le deuil, la maladie, le rôle des grands-parents, des papas, des mamans, ou des temps particuliers de la vie en famille comme, en cette fin d’été 2015, la fête, le travail et la prière. Ces interventions du pape François sont une façon d’ancrer dans le magistère, dans cette année « inter-synodale », une pastorale de la famille qui soit à l’écoute des réalités vécues par les familles à travers le monde. Ses interventions permettent ainsi de jalonner la réflexion qui se poursuit en vue du Synode sur la famille qui se tiendra au Vatican du 5 au 26 octobre.

12 audiences jubilaires en 2016

Dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, en 2016, le rythme sera intensifié car des audiences générales supplémentaires sont inscrites au calendrier le samedi, précisément les 30 janvier, 20 février, 12 mars, 9 avril, 30 avril, 14 mai, 18 juin, 30 juin (exceptionnellement un jeudi, avant les vacances estivales), 10 septembre, 1er octobre, 22 octobre et 12 novembre.

Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape émérite Benoît XVI, et préfet de la Maison pontificale, avait déclaré au début du mois d’août que « l’audience générale est pour le pape François une rencontre très désirée et on voit qu’il se sent en pleine forme. Les fidèles voient, entendent le pape. Il y a un contact direct – peut-être, pour beaucoup, une seule fois dans leur vie – et ceci les marque pour toute la vie. Il y a la parole, mais aussi l’atmosphère, et aussi le regard. La rencontre est aussi une rencontre des sens, qui pour le pape François est très important. Pas seulement pour lui, mais aussi pour nos fidèles pour nos pèlerins. »

Un pontificat incarné

Chaque semaine, des images émouvantes défilent sur les écrans, laissant voir les étreintes entre le pape et certains pèlerins, souvent des enfants ou des personnes handicapées ou malades, comme à l’automne 2013 Vinicio Riva, un Italien défiguré par le syndrome de Recklinghausen. « Je lui ai d’abord embrassé la main, pendant qu’avec l’autre main, il me caressait la tête et les plaies. Et puis il m’a attiré contre lui, en me serrant fort et en m’embrassant le visage. J’avais la tête contre son buste, et ses bras m’enveloppaient. Et lui me tenait serré, serré, comme s’il me câlinait, il ne se détachait plus. J’ai cherché à parler, à lui dire quelque chose, mais je n’ai pas réussi : l’émotion était trop forte. Cela a duré un peu plus d’une minute, mais cela m’a semblé une éternité », a-t-il déclaré par la suite à l’hebdomadaire italien Panorama.

Dans leur diversité, les papes de l’époque contemporaine se complètent, en faisant appel à divers sens, faisant ainsi écho à la figure du Christ, Dieu incarné en l’homme, vivant, sensible, et souffrant. A la fin du XXe siècle, des pèlerins venaient à Rome pour « voir » Jean-Paul II. Puis certains sont venus au début du XXIe pour « écouter » Benoît XVI. A notre époque actuelle, marquée par une révolution numérique qui rend les communications globales plus faciles mais suscite aussi de grandes frustrations relationnelles, ces mêmes pèlerins, ainsi que de nouveaux visiteurs sensibles à cette dimension physique et incarnée du magistère pontifical, viennent maintenant à Rome pour « toucher » le pape François.

Radio Vatican

 


 
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