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LES PÈRES SYNODAUX APPELLENT À REDÉCOUVRIR LES VALEURS TRADITIONNELLES AFRICAINES

dimanche 19 mars 2023

ASSEMBLÉE CONTINENTALE DU SYNODE SUR LA SYNODALITE À ADDIS-ABEBA

L’Assemblée du synode continental sur la synodalité à Addis-Abeba, en Ethiopie, a baissé ses rideaux dimanche 5 mars 2023, lors d’une messe solennelle. Sur le thème : «  Communion, participation et mission  », elle a réuni du 1er au 6 mars plus de 200 délégués venant de 41 pays d’Afrique et des îles. Les délégués venus d’autres continents y ont eux aussi participé, dont ceux du secrétariat général du synode à Rome. Une semaine durant, cardinaux, évêques, personnes consacrées, laïcs dont les jeunes ont fait l’expérience de la marche ensemble à laquelle convie le Pape François à travers la convocation de ce synode au plan universel.

Vue des travaux en plénière

Organisé par le Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM), ce grand rassemblement ecclésial continental faisait suite aux deux sessions de travail préparatoires tenues à Accra, au Ghana et à Nairobi, au Kenya, en vue d’élaborer au plan africain l’ébauche du document du synode sur la synodalité convoqué en octobre 2021 par le Pape François sur le thème : «  Pour une Église synodale, communion, participation et mission  ». Ainsi, permettre au SCEAM d’être en mesure de transmettre la contribution de l’Église en Afrique au secrétariat général du synode, dans le cadre de la rédaction de l’instrumentum laboris de la XVIe Assemblée ordinaire du synode des évêques dont la première phase se tiendra à Rome en octobre 2023.

A l’ouverture des travaux jeudi 2 mars, la Commission de l’Union africaine était représentée par sa vice-présidente, Dr Monique Nsanzabaganwa, qui a été l’une des intervenants. Elle a souligné l’opportunité d’une réflexion sur ce thème de la synodalité, mettant en évidence l’importance des processus des consultations dans les prises de décision, surtout dans les défis auxquels est confronté le continent aujourd’hui (inégalités, pauvreté, changements climatiques, conflits) nécessitant de gros efforts de collaboration. L’UA et sa commission ont pour tâche de promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable. La synodalité pourrait y être ajoutée au sens d’inclusivité, participation, dialogue. La vice-présidente de la Commission de l’UA a réitéré l’engagement de son institution à soutenir des valeurs et initiatives comme celle-ci et exprimé son vœu d’impact positif de ce synode sur le continent.

Au cours des échanges en plénière comme en groupes de travail, facilités principalement par le père jésuite Giacomo Costa, les participants ont cerné souvent avec nuance, la notion d’élargir la tente prônée dans le document de travail de cette étape continentale du synode, intitulé : «  Élargis l’espace de ta tente  » (Is 54,2). Ici, il ne s’agit pas pour les participants d’accepter ou de tolérer celle ou celui qui constitue une entrave à la foi ou à la doctrine, même si l’idéal c’est l’ouverture en vue de la marche ensemble ou synodale. Il ne s’agit pas non plus de se laisser convertir en se reniant ou se dépossédant soi-même. Surtout, il n’est nullement question d’ouvrir toutes grandes les portes de l’Église à ceux et celles qui veulent absolument vivre en foulant aux pieds les vertus et valeurs de l’évangile, cas des mariages ou unions contraires au dessein de Dieu.

Les membres de la délégation congolaise

C’est ainsi que les pasteurs d’Afrique ainsi que leurs délégués ont tenu à défendre, consolider et redécouvrir les valeurs familiales et culturelles intrinsèques qui ont toujours distingué leur continent face aux épreuves du temps. Continent que le Pape Benoît XVI désignait comme le poumon de l’Église universelle. Ils ont fortement loué la notion d’Église famille exprimée par les pères synodaux lors du premier synode africain voulu pour l’Église d’Afrique par le Saint Pape Jean-Paul II en 1994.

Les prises de parole du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa (RD Congo), président du SCEAM ont dans l’ensemble retenu l’attention des participants. Il a exalté les valeurs familiales africaines, qui depuis des siècles constituent le socle des traditions, de l’hospitalité et de la coresponsabilité. Entre autres : l’Ubuntu (solidarité), l’Ujamaa (vie communautaire), l’Indeba (dialogue révérencieux). D’autres évêques du continent ont eux aussi donné de la voix, cas de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) qui a particulièrement suscité la sympathie des jeunes par ses prises de position. Quant aux jeunes, ils ont largement contribué aux réflexions et débats à travers leurs prises de parole libres, ouvertes et franches. Certains parmi eux ont plaidé pour une assemblée continentale du type, consacrée essentiellement aux jeunes.

Au terme des travaux, les participants sont parvenus, par consensus, à l’élaboration d’une série de propositions sous forme de priorités pastorales, contenues dans le document synodal qui sera transmis dans les tout prochains jours à Rome. Ils se sont engagés résolument à répercuter auprès de leurs régions respectives la vision de la marche ensemble prônée par ce synode continental, ainsi que les effets issus de celui-ci.

Dr Monique Nsanzabaganwa

Parmi les neuf cardinaux ayant participé à cette Assemblée plénière continentale, il y avait le cardinal Mario Grech et le cardinal Jean-Claude Hollerich, respectivement secrétaire général et rapporteur du synode venus de Rome ; le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa (RD Congo), président du SCEAM ; le cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, patriarche d’Ethiopie, président de la Conférence des évêques catholiques d’Ethiopie ; le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, en République Centrafricaine.

L’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC) a été représentée par les évêques présidents des six Conférences épiscopales de la région, accompagnés de leurs suites. Notamment : Mgr Edmond Djitangar Goetbe, archevêque de N’Djamena, président de la Conférence des évêques du Tchad (CET), président de l’ACERAC ; Mgr Andrew Nkea Fuania, archevêque de Bamenda, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) ; Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) ; Mgr Nestor-Désiré Nongo Aziagbia, évêque de Bossangoa, président de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA) ; Mgr Jean-Vincent Ondo Eyene, évêque d’Oyem, président de la Conférence épiscopale du Gabon (CEG) et Mgr Juan Domingo Beka Essono Ayang, évêque de Mongomo, président de la Conférence épiscopale de Guinée Équatoriale (CEGE). La délégation de l’ACERAC comprenait entre autres l’abbé Antonio Mabiala son secrétaire général et les secrétaires généraux des six Conférences épiscopales.

Outre les messes célébrées chaque matin avant les travaux, il y a eu celle orthodoxe présidée samedi 4 mars par le cardinal Berhaneyesus Souraphiel en la cathédrale de la Nativité, et celle de clôture présidée par le cardinal Fridolin Ambongo Besungu en l’église Saint Gabriel, dimanche 5 mars.

Aristide Ghislain NGOUMA

 

 


 
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