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Le 45e anniversaire de la mort du Cardinal Émile Biayenda célébré sous le signe de la paix

jeudi 7 avril 2022

Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur, mardi 22 mars 2022, la communauté chrétienne de l’archidiocèse de Brazzaville et de la périphérie, environ 15.000 âmes mobilisées dans la joie et la ferveur populaire pour prier pour leur digne pasteur, le vénéré cardinal Émile Biayenda, assassiné le 22 mars 1977.

La messe commémorative a été célébrée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville : les évêques de la Province ecclésiastique du Centre (PEC), NN.SS Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala et Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, ainsi que l’archevêque d’Owando de la Province ecclésiastique du Nord (PENORD), Mgr Victor Abagna Mossa, vice-président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) et Mgr Andrea Giovita, chargé d’affaires à la Nonciature apostolique ont concélébré cette messe.

De nombreux prêtres, parmi lesquels, l’abbé Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC, les recteurs des deux grands séminaires du théologat et du philosophât, les vicaires généraux des diocèses, ainsi que les vicaires épiscopaux de l’archidiocèse de Brazzaville étaient présents. Les autorités politico-administratives y ont pris part, à l’instar de Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, deuxième secrétaire du bureau de l’Assemblée Nationale. Sans oublier Mme Andrea Sassou Nguesso, marraine de la 3e édition du tournoi d’handball dénommé Cardinal Émile Biayenda.

La chorale diocésaine Mgr Barthélemy Batantu, le chœur des amis du grégorien et la Scholas populaire étaient aux commandes des chants. Dans l’homélie qu’il a prononcée à cet effet, en rapport avec le texte biblique de la parabole des talents, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou est revenu maintes fois sur l’humilité et le pardon, vertus cardinales qui ont caractérisé le prélat Émile Biayenda. « Ce 22 mars 2022 est un jour de grâces pour notre martyr du Congo, le cardinal Émile Biayenda. Sa mort est le symbole du don de la vie pour l’unité nationale. Le pardon n’a pas de limite et sans mesure.

Comme il est écrit dans le texte biblique de la parabole des talents : Il faut pardonner 77 fois 7 fois, ce qui veut dire sans limite, comme le souligne Jésus.

Le cardinal Émile Biayenda a été un homme de pardon et de réconciliation. Du pardon, découle la paix et les paroles du cardinal retentissent jus qu’aujourd’hui : « A tous nos frères croyants, du Nord, du Centre et du Sud, en souvenir du Président Marien Ngouabi, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix, que nous souhaitons tous ». Ces paroles prononcées le 22 mars 1977, quelques heures seulement avant son enlèvement et son assassinat, au cours de la réunion avec les responsables des Églises protestante, salutiste et kimbanguiste, en sa qualité de président en exercice du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes du Congo, nous interpellent tous, comme si, elles ont été dites aujourd’hui.

Mais que de rancœurs entre chrétiens, entre familles, entre parents ? Le cardinal n’a pas donné sa vie, non pas pour une tribu, une région, un clan, un régime, une catégorie de personnes. Émile Biayenda, témoin de la foi et de la paix ; paix comme vertu chrétienne. L’esprit du cardinal rayonne au-delà de nos frontières et de nombreux témoignages viennent de partout pour dire que le cardinal est vivant en Dieu et continue à œuvrer pour la paix au Congo. Émile Biayenda est un modèle à imiter et 45 ans après, nous devons revisiter notre témoignage en pensant aux populations de Goma en République Démocratique du Congo, en Ukraine et au Soudan qui subissent la loi du plus fort », a souligné l’archevêque.

Avant de clore son homélie, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a annoncé à la chrétienté la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire qui réunira tous les prêtres tant ceux évoluant à Brazzaville qu’à l’étranger, du 26 juin au 2 juillet 2022. Un questionnaire est mis à la disposition des Conseils pastoraux paroissiaux et des mouvements d’apostolat pour une réflexion approfondie de ce que devra être notre Église particulière de Brazzaville dans l’avenir. Il a confié ces assises entre les mains de la Vierge Marie et du bon cardinal Émile Biayenda. Enfin, l’archevêque a déclaré ouvertes les festivités du cinquantenaire de la mort du cardinal Émile Biayenda qui auront lieu le 22 mars 2027.

Cet anniversaire sera célébré en trois étapes : construction du mur de clôture pour protéger la montagne Sainte ; érection d’un chemin de Croix moderne et construction d’un sanctuaire au sommet du mont cardinal. Les fonds de tous ces projets proviendront du fruit et des efforts de la chrétienté, a-t-il souligné.

L’archevêque recevant un don de la marraine du tournoi d’handball dénommé Cardinal Émile Biayenda

Avant la bénédiction finale, la chrétienté a suivi la cérémonie de remise des trophées aux équipes vainqueurs de la 3e édition du tournoi d’handball Seniors hommes et dames dénommé Cardinal Émile Biayenda, organisé par la ligue départementale de Brazzaville. Elle s’est déroulée en présence de Mme Andrea Sassou Nguesso, marraine de ce tournoi et de M. Norbert Diatsoki, l’initiateur, ainsi que du président de la ligue.

Remise du trophée à la capitaine de l’Etoile du Congo

Voici le classement : En dames, 1ère Cara ; 2e Étoile du Congo ; En hommes : 1er Petro sport ; 2e Caïman. Les trophées ont été remis aux capitaines des équipes vainqueurs.

Avant la fin de la messe, l’archevêque a attiré l’attention de la chrétienté de Brazzaville, car de faux prêtres en soutane sillonnent les parcelles et extorquent de l’argent aux pauvres mamans, se passant pour des prêtres de l’Église catholique.

« Si un tel cas vous arrive, ne tombez pas dans le piège et appelez vite la police pour qu’ils soient mis aux arrêts. Moi, l’archevêque, je n’envoie jamais les prêtres demander de l’argent. De toute manière, les prêtres catholiques sont connus de par leur habillement », a martelé Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou.

Pascal BIOZI KIMINOU



Qui était le Cardinal Émile Biayenda ?

Cardinal Émile Biayenda

Le cardinal Émile Biayenda est né vers 1927 à Maléla Mbombé, près de Vinza, dans le département du Pool.

Fils d’une fratrie de six enfants dont cinq garçons et une seule fille, sœur Solange Lozi, religieuse, d’illustre mémoire, le jeune Émile Biayenda en troisième position, entre à l’école primaire de Kindamba en 1936.

Sous-diaconat le 6 octobre 1957 et diacre le 23 mars 1958. Il est ordonné prêtre le 26 octobre 1958. De 1970 à 1971, il est évêque coadjuteur avec droit de succession de Mgr Théophile Mbemba et son ordination épiscopale a eu lieu le 7 mars 1970. Puis archevêque métropolitain de Brazzaville de 1971 à 1977 à la mort de Mgr Théophile Mbemba le 14 juin 1971. Le vendredi 2 février 1973, l’extraordinaire nouvelle tombe et une joie remplit les cœurs de la chrétienté de Brazzaville, en particulier et du Congo, en général, le Pape Paul VI vient de le créer cardinal à l’âge de 46 ans. C’est le tout premier dans l’histoire de l’Église du Congo et le plus jeune de l’Afrique noire francophone. Le décret papal signé le 18 janvier 1973 a été rendu public depuis Bangui en République centrafricaine par Mgr Tagliaferri, délégué apostolique. À cette occasion, le Gouvernement lui décerne la distinction de la médaille de commandeur dans l’Ordre du mérite congolais.

Après qu’il a reçu la barrette cardinalice des mains du Pape Paul VI, le 13 mars 1973, Émile Biayenda regagne Brazzaville le 9 mai 1973. Accueilli chaleureusement à l’aéroport Maya Maya par une foule compacte en liesse. Dimanche 20 mai 1973, eut lieu la messe d’action de grâces au stade Félix Éboué, malgré la pluie qui s’est abattue aux environs de 7 heures du matin et qui transforma le stade en marécage. Son épiscopat ne sera pas du tout aisé puisque le Parti congolais du travail (PCT), parti État et l’Armée populaire nationale (APN) prennent la résolution de ne plus célébrer les messes et autres manifestations dans les casernes militaires. C’est le début d’un bras de fer entre l’Armée et l’Église. Mais Mgr Émile Biayenda en sort victorieux après l’assentiment du Président de la République, Marien Ngouabi.

En sept ans d’épiscopat : un an comme évêque coadjuteur, deux ans comme archevêque et quatre ans de cardinalat, il a ordonné sept prêtres, dont le père Ernest Kombo de la Compagnie de Jésus (Les Jésuites), le 8 juillet 1973 en la Basilique Sainte-Anne et l’abbé Anatole Milandou le 23 juin 1974 en l’église Sainte Monique de Kinkala. Mardi 22 mars 1977, il est lâchement assassiné et l’Église de Brazzaville devient orphelin de père. Ses obsèques ont eu lieu le dimanche 27 mars 1977 après la messe des funérailles célébrée par le cardinal Joseph Malula, archevêque de Kinshasa (République du Zaïre aujourd’hui RDC), sur l’esplanade de l’archevêché.

 

 


 
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