CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU CONGO


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CARDINAL NZAPALAINGA : HOMÉLIE DU 31ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

mardi 2 novembre 2021

Excellence Monseigneur Richard APORA
Excellence Monseigneur Chargé d’Affaire de la Nonciature
Excellence Monseigneur Mathieu E.F. BONDOBO
Très chers Prêtres collaborateurs
Très chers religieux et religieuses
Excellence Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire, Représentant du Chef de l’État
Excellences Messieurs et Mesdames les Ministres
Très chers frères et sœurs, fidèles laïcs
Très chers Hommes et femmes de bonne volonté,
Très chers frères Protestants
Très chers Frères Musulmans

Aujourd’hui c’est un jour de fête et de joie. Alléluia !

Nous clôturons les assises de la Nouvelle Année Pastorale par la solennelle célébration eucharistique. Cette joie est aussi concrète « … pour des frères d’être unis, il est beau d’habiter ensemble », clame le Psaume 132,1. Nous sommes réunis en ce moment comme enfants de Dieu : catholiques, protestants, musulmans, autres adeptes de confessions religieuses et des non-croyants.

Le synode, voulu et décrété par le Saint Père le Pape François depuis le 10 octobre 2021 pour l’Église catholique, a pris son envol dans l’archidiocèse de Bangui depuis une semaine. Nous nous sommes rassemblés prêtres, religieux, religieuses, fidèles laïcs ainsi que des frères et sœurs d’autres dénominations et confessions pour marquer ce temps.

Synode signifie « marcher ensemble, chemin parcouru ensemble ». C’est la volonté de Dieu que l’Église de son Fils n’exclut personne. De fait Jésus a aussi prié pour ceux qui ne sont pas encore dans la bergerie (Cf. Jean 16,20).

Marcher ensemble est un témoignage ; avec Saint Paul, nous pouvons dire « … il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous faites qu’un dans le Christ » (Galates 3, 28). Avec le synode nous pouvons dire il n’y a ni catholiques, ni protestants, ni musulmans, ni païens car nous sommes frères et un dans le Christ.

Ce chemin synodal pour lequel Dieu nous interpelle aujourd’hui par la voix du Vicaire du Christ, le Pape François, est facile à exprimer, mais difficile à pratiquer. Cependant ce n’est pas une œuvre humaine, mais divine. Il exige confiance, humilité et abandon dans l’Esprit Saint. Mettons-nous à l’écoute de « ce que dit l’Esprit à l’Église » (Apocalypse 2,7) pour réaliser le « vivre ensemble ».

À la question du scribe : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus répond : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ».

« Écouter » est le maître mot de ce synode. Le chrétien doit écouter Dieu et écouter ce que disent les autres qui lui transmettent ce qu’ils sont, ce qu’ils ressentent, ce qu’ils vivent et ce qu’ils pensent. Jésus a écouté ce scribe pour pouvoir lui dire : « Tu n’es pas loin du royaume des cieux ».

Le synode est un temps d’écoute assidue pour construire un avenir solide.

Maintenant je m’adresse à vous mes chers fils.

Toi, Germain. Tu es choisi et appelé en ces temps-ci à la proclamation de la Parole de Dieu. Je t’invite à l’écouter, la méditer et te laisser transformer par elle pour en être un témoin authentique. Merci de laisser cette parole en haut pour t’éclairer afin de marcher dans la lumière et éclairer tes frères en retour.

Fils, tu auras à servir à la Table du Seigneur. Tu recevras les oblats à présenter. Je t’invite au respect et à la dignité. Ce sont des dons, des efforts de labeur des hommes et des femmes qui arrivent là et que par la puissance de l’Esprit Saint, deviendront le corps et le sang de Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ que tu auras à portés aux malades et aux pauvres.

Que vous dire chers pères : Arsène et Xavier ?

Vous avez écouté la seconde lecture d’aujourd’hui qui nous présente Jésus comme celui qui demeure éternellement, qui possède le sacerdoce qui ne passe pas. Je vous invite à avoir pour amour préféré Jésus Christ, en tout et pour tout.

Votre sacerdoce tire son origine de Jésus Christ qui s’est offert une fois pour la rédemption de tous les hommes. Il l’a fait par amour pour Dieu et pour les hommes.
Le pouvoir est dans le service pour Dieu et pour les hommes.

Je vous dis de vous sacrifier dans le ministère sacerdotal pour la gloire de Dieu et le salut de son peuple. Jean Chrysostome disait : « Le Seigneur a dit clairement que le soin apporté à son troupeau était une preuve d’amour pour Lui » (Catéchisme de l’Église catholique No 1551).

Le sacrifice que vous célébrerez chaque jour est la mémoire de la mort et la Résurrection du Christ. Demandez à l’Esprit Saint la grâce de recevoir le don de servir le Christ à travers vos frères. Saint Léon, Pape et Docteur d’Église disait : « Qu’y a-t-il en effet d’aussi royal que d’être un esprit soumis à Dieu qui sache gouverner son corps ? Et qu’y a-t-il d’aussi sacerdotal que de consacrer à Dieu une conscience pure et d’offrir sur l’autel de son cœur les sacrifices sans tâche de la piété ? ». Il signifiait de fait qu’être prêtre c’est d’abord être un chrétien totalement soumis à la volonté de Dieu.

Pour vous, très cher peuple de Dieu, soyez persuadés que le commandement « Aimer Dieu et aimer son prochain » est un appel fort pour la crainte de Dieu. Elle ne doit pas rester une parole vaine ni au bout des lèvres. Elle doit être vécue dans tous vos membres. Quel regard portez-vous maintenant envers les autres ? Il doit être purifié. Ainsi si tes bras t’emportent à voler, à braquer, éduque-les à l’amour pour ton prochain. Il en est de même pour les autres membres.

Aller seulement à l’Église et prier Dieu démontre qu’on est loin de Dieu. Il y a un manque car le commandement dit : « aimer Dieu et aimer son prochain ». L’expression de nos prières se révèle dans la relation avec nos frères. « Aimer son prochain » signifie partager ce qu’on a reçu de Dieu avec celui qui n’en a pas. « Les compagnons de route » ne se cherchent pas du matin au soir chez nous. La doctrine coranique enseigne à faire l’aumône dans 45 maisons en suivant les quatre points cardinaux.

L’amour de Dieu nous pousse à pratiquer la justice, la vérité, l’honnêteté, l’empathie dans le quotidien de notre vie : au bureau, à la maison, dans le quartier, sur les routes, là où Dieu invite à Le rencontrer à travers les autres. Pendant ce temps de synode nous avons reçu beaucoup et nous avons partagé beaucoup. Que cela ne soit pas oublié. Nous avons eu les bases pour vivre ensemble ces deux années à venir la volonté de Dieu inscrite en nous et dans la création. Chacun doit en faire une intention de prières pour sa vie.

Prions pour nos nouveaux ordinands afin qu’ils acquièrent la grâce de porter le flambeau de ce synode partout où ils iront dans leur pastorale.

Prions pour tous ceux qui croient en un Seul Dieu, qu’ils aient la crainte de Dieu et se conforment à sa volonté.

Prions pour les non-croyants afin que l’Esprit Saint leur fasse discerner le vrai et le bon chemin pour construire avec nous un monde fraternel.

Prions pour la paix et la cohésion dans notre patrie.

Que Notre Dame de l’Oubangui intercède pour nous.

Dieudonné Cardinal NZAPALAINGA,
C.S.Sp

Cardinal Dieudonné NZAPALAIGNA

 

 


 
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