Discours de Mgr. Louis PORTELLA-MBUYU à Kinshasa
jeudi 22 mars 2012
Discours de Mgr. Louis PORTELLA-MBUYU,
Président de la Conférence Épiscopale du Congo,
À l’occasion de la Messe d’Action de Grâce à Kinshasa,
le 05/12/2010 Pour le nouveau Cardinal,
Laurent MOSENGWO PASINYA Archevêque de Kinshasa.
Le premier verset du psaume 133 dit : « qu’il est bon, qu’il est doux d’habiter en frères tous ensemble ! » (Ps 133,1). Il en est vraiment ainsi, Éminence ! C’est pour nous, en effet, Peuple de Dieu venu de l’autre rive du majestueux fleuve Congo un motif de profonde joie et d’action de grâce au Seigneur, de nous retrouver avec votre Éminence en ces lieux de fête - comme on sait le faire en Afrique - avec l’ensemble du Peuple de Dieu en République Démocratique du Congo (RDC), votre élévation au Cardinalat.
Oui, ce Peuple de Dieu, peuple frère sur l’autre rive, c’est tout d’abord à vous que, par ma voix, il adresse ses salutations respectueuses et cordiales, ainsi qu’à Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, à Madame l’Épouse du Président de la République du Congo, maman Antoinette qui a d’ailleurs soutenu les pèlerins pour leur traversée, ainsi qu’aux Évêques présents, aux éminentes autorités politiques, civiles et militaires, à messieurs les Ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques, à Mgr. le Chargé d’Affaires de la Nonciature Apostolique en RDC, aux prêtres, aux religieux et religieuses, à tous les fidèles venus de divers horizons, en cette circonstance qui, de ce fait, revêt un caractère particulièrement international.
Le Pape Benoît XVI nous a rappelé le rôle des Cardinaux dont le collège, dit-il, « a la charge d’élire le Successeur de Pierre et de le conseiller dans les questions les plus importantes ». L’élévation au Cardinalat, a-t-il expliqué, « oblige désormais à être attentif non seulement à l’Église locale, mais aussi au sort de l’Église universelle et à une étroite collaboration avec le Pape dans le déroulement de son ministère pétrinien. Le rouge de l’habit des Cardinaux en est le signe qui, a ajouté le Saint Père, met en évidence le fait qu’ils doivent être ceux qui protègent et défendent le troupeau du Christ jusqu’aux conséquences les plus extrêmes, jusqu’au don de leur propre sang ».
Éminence, c’est l’ensemble du Peuple de Dieu sur l’autre rive du fleuve et c’est l’ensemble du Peuple de Dieu en Afrique Centrale, représenté ici par Mgr. Timothée MODIBO, Évêque de Franceville, Président de la Conférence Épiscopale du Gabon, Président de l’ACERAC, qui vous adresse ses sincères et vives félicitations.
Oui, nous sommes tous fiers de cette dignité et de cette charge que vous méritez, vu votre rayonnement intellectuelle et pastoral dans l’Église et dans le monde. Vous êtes un grand Pasteur pour le troupeau du Seigneur à vous confié, en le guidant et en l’éduquant avec ce « langage d’amour qui transforme les cœurs et la société ». Profondément engagé dans la défense de la paix, de la justice et des droits de l’homme, vous avez su promouvoir de nombreuses initiatives de dialogue et de réconciliation dans votre chère patrie, particulièrement à un moment délicat et mémorable de son histoire, en présidant la Conférence Nationale Souveraine, puis le parlement de transition (1992-1996).
L’Église en Afrique, quant à elle, n’oubliera jamais que vous avez été un bon et fidèle serviteur de Dieu, dans l’accomplissement de votre mandat comme Président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), dans des années difficiles, marquées par des très forts déchirements en Afrique. Et comment ne pas évoquer cette proximité à la fois spirituelle et affective que vous manifestez de manière si constante à l’endroit de ce petit pays frère d’en face, surtout dans les moments douloureux et joyeux !
Éminence, en réponse à l’appel du Saint-Père qui nous demande de prier, pour les nouveaux Cardinaux, nous prions pour vous tous afin que, comme le dit le Saint Père, « en communion avec le Successeur de Pierre, vous travaillez efficacement pour l’unité et la sainteté de tout le Peuple de Dieu, et que vous soyez des témoins ardents de l’Évangile pour redonner au monde l’espérance dont il a besoin, pour contribuer à établir la paix et la fraternité ».
Nous avons confiance en vous, dans votre prière et dans votre aide précieuse pour l’Afrique Centrale en particulier, pour l’Afrique en Général et pour le monde entier, car le lien de communion et d’affection particulière au Pape fait de vous un précieux coopérateur du mandat confié par le Christ à Pierre (Jn 21,15-17), « pour réunir les peuples avec la sollicitude de la charité du Christ. C’est précisément de cet amour qu’est née l’Église, appelée à vivre et à cheminer selon le commandement du Seigneur, dans lequel se résument toute la loi et les prophètes » (Benoît XVI).
Bonne fête, Éminence ! Aidez-nous chaque jour à nous mettre debout et à resplendir de la lumière du Christ, dans une action de grâce constante, dans un engagement constant au service de la justice, de la paix et de la réconciliation, comme anticipation du Royaume que nous attendons avec foi et espérance, et que nous goûtons par avance dans la charité.
Bonne Fête Éminence !